Méconnue, l’anesthésie est un domaine qui effraie souvent les maîtres dont les chats sont souffrants ou doivent être immobilisés. Aujourd’hui, l’anesthésie en médecine vétérinaire est de plus en plus sûre. Il existe des protocoles plus adaptés à nos compagnons à 4 pattes. Parlons de l’anesthésie chez les chats.
Anesthésie : quand et pourquoi ?
Même avec toute la tendresse du monde, il est souvent difficile de mettre en pause l’instinct animal du chat non coopératif. Quand il est méfiant, lui dire de ne pas bouger n’est quasiment pas possible. Au contraire, il peut se montrer agressif et attaquer pour se défendre. Cependant, un grand nombre d’actes médicaux demandent une immobilité partielle ou totale. C’est pour cela que les vétérinaires anesthésient les chats le plus souvent. Ainsi, ils pourront intervenir sans risque, autant pour eux que pour l’animal en détresse.
Comme il est le cas chez l’humain, l’anesthésie peut aussi être utilisée avant une opération pouvant être douloureuse. Dans ce cas, elle rend l’intervention plus supportable.
On peut ainsi constater que pour certains actes médicaux pratiqués chez l’humain et chez nos compagnons à 4 pattes, il est facile de les pratiquer sur un humain sans l’anesthésier. Par contre, afin de détartrer le chat, lui faire une prise de sang, lui poser une sonde ou une perfusion, il est coutume de l’anesthésier d’abord.
Le type d’anesthésie à utiliser peut ainsi dépendre grandement du tempérament du petit félin et de l’acte que le praticien s’apprête à effectuer. Face à un animal sauvage ou agressif, même les plus petits soins peuvent être effectués sous anesthésie. Cela dépend également de l’équipement du vétérinaire. C’est pour cela qu’il convient de se rendre directement dans une clinique vétérinaire si l’état du chat est grave. En principe, quand l’équipement sur place n’est pas suffisant, le vétérinaire transfère le chat dans un endroit avec plus de matériel médical adapté à son état.
Les différents types d’anesthésie
Rassurez-vous, l’anesthésie ne consiste pas toujours à plonger votre animal dans un sommeil profond. Il existe différentes techniques pour anesthésier le chat, soit différents types d’anesthésies en fonction des besoins de votre animal et de son vétérinaire.
L’anesthésie générale :
Parlons avant toute chose de l’anesthésie générale fixe qui consiste à injecter au chat par intraveineuse ou voie intramusculaire. Son effet dure entre 30 et 45 minutes, mais elle peut être renouvelée avant que l’animal se réveille dans le cas d’une chirurgie demandant une incision de la peau pour atteindre un organe par exemple. L’état de narcose s’accompagne d’une altération transitoire des fonctions cardiovasculaire et respiratoire du félin ainsi que de la diminution des réactions neurovégétatives. Le but est de lui faire perdre la conscience pour le relâchement musculaire et l’absence de douleur en conséquence.
Il existe cependant d’autres types d’anesthésiant qui ne dure qu’environ 15 minutes. Puis, le chat se réveille tout seul après que celui-ci ait fait effet.
Aussi, il y a des anesthésiants qui endort le chat le temps d’une intervention et de le réveiller ensuite en injectant un antagoniste du produit. Cette option permet ainsi de garder le contrôle sur le temps passé par le chat à être inconscient.
L’anesthésie locale :
L’anesthésie locale est requise le plus souvent pour pratiquer une intervention pouvant être douloureuse sur une partie du corps du félin. Il peut être nécessaire par exemple afin de poser des agrafes ou bien pour nettoyer une plaie. Si vous avez un chat coopératif et patient, les vétérinaires ont souvent recours à ce type d’anesthésie. L’effet du produit se dissipe quelques minutes ou quelques heures après l’injection. Puis, le praticien a souvent recours à des antidouleurs.
L’anesthésie générale gazeuse
Ce type d’anesthésie se déroule en 3 phases distinctes. Le praticien injecte à l’animal un anesthésique en intraveineuse pendant une courte durée. Ensuite, il pose une sonde afin de dégager les voies respiratoires du chat. C’est cette sonde reliée au respirateur d’anesthésie qui fait ensuite le travail. Les risques anesthésiques sont ici moindres, car le clinicien peut réveiller l’animal en quelques minutes. Puis, il peut faire varier la puissance de l’anesthésie, de contrôler sa respiration et de lui administrer plus d’oxygène si besoin.
L’anesthésie péridurale
Ce type d’anesthésie requiert chez le chat une sédation. L’anesthésie péridurale ne peut en aucun cas être une alternative à une anesthésie générale. Les chirurgiens y ont recours généralement pour les interventions très douloureuses au niveau de l’abdomen ou des membres postérieurs du félin.
Comment se déroule l’anesthésie ?
Anesthésier un animal est une série d’étapes pouvant l’amener vers la narcose de la manière la plus sûre qui soit.
La prémédication
Cette étape prépare le chat au passage à l’anesthésie. S’il est coopératif, le personnel le maintient facilement pour sa sécurité. Les hormones liées au stress comme l’adrénaline pouvant avoir un effet délétère sur le cœur diminuent ainsi. Les médicaments utilisés lors de la prémédication ont un effet analgésique et contribuent aussi au réveil du félin dans les meilleures conditions.
Ces médicaments sont injectés en pratique, après la pose d’un cathéter, en intraveineuse ou en intramusculaire. Dans la majorité des cas, la prémédication permet au praticien de poser au chat ce qu’on appelle une « voie veineuse », soit un cathéter dans la veine de celui-ci afin de lui administrer les produits de l’anesthésie et les médicaments de la réanimation au besoin.
Gestion de la douleur chirurgicale
Prendre en charge la douleur du chat lors d’une opération est primordial. C’est à cela que sert l’anesthésie. Si la douleur n’est pas gérée correctement, elle peut causer de nombreux méfaits : hyperthermie, douleur postopératoire chronique, augmentation des besoins métaboliques, déficit cardiorespiratoire, troubles gastro-intestinaux, automutilation, etc.
Les douleurs postopératoires chroniques sont notamment liées à la sévérité de l’opération chirurgicale, selon sa durée et la douleur engendrée. Elles sont aussi liées à des facteurs individuels. En effet, l’analgésie chirurgicale a recours à nombreux moyens et molécules afin de s’adapter à l’intensité et à la durée de la douleur.
L’induction
Il s’agit du passage de la conscience à l’inconscience. L’induction constitue l’étape critique dans le cas d’une anesthésie générale. Il représente beaucoup de stress pour l’organisme. La check-list de l’anesthésie limite les risques de l’induction : mise à jeun, examens complémentaires, prémédication, perfusion, mise en sécurité des voies respiratoires, réanimation, etc.
Quand l’induction n’est pas suffisante pour l’opération qui est envisagée par le personnel médical, un agent de la narcose peut être introduit, soit par voie veineuse, soit par voie respiratoire. L’induction est diffusée par injection intraveineuse ou par voie intramusculaire dans de nombreux cas.
Le réveil du chat
Cela dépend de l’intervention pratiquée, mais aussi de l’état de santé de l’animal et du protocole anesthésique choisi. Période critique, le réveil chez le chat demande beaucoup d’attention, notamment dans 3 heures qui suivent l’opération. L’anesthésique doit cesser de faire effet à la fin de l’intervention.
Dans le cas d’une anesthésie gazeuse notamment, quand l’animal ne respire plus d’anesthésique, il commence à se réveiller. En revanche, dans le cas d’une anesthésie fixe, la phase de réveil prend plus de temps en fonction du métabolisme du félin.
Soyez donc patient. Il est plus sûr que votre chat puisse rester sous surveillance de son vétérinaire durant les 3 heures postopératoires.
La réanimation
Sous le terme de réanimation, on désigne les différents moyens utilisés par le vétérinaire afin d’éviter un cas d’arrêt cardiorespiratoire. Ou si le cas se présente, de rapidement le combattre. Le vétérinaire prévoit toujours plusieurs outils médicaux selon l’acte et l’état du petit félin au cours d’une anesthésie : cathéter, perfusion, sonde trachéale, tapis chauffant, appareils de suivi pour les fonctions vitales, la respiration, l’activité cardiaque, etc.
Les risques de l’anesthésie
Il faut savoir qu’il n’y a pas d’anesthésie sans risque. Toute anesthésie en présente, toutefois en adaptant le meilleur protocole anesthétique, le vétérinaire pourra réduire au maximum les risques. La conséquence la plus fréquente est notamment l’hypotension. Cependant, elle peut être compensée par une pose de perfusion. Les risques d’une anesthésie sont liés à l’état de santé des chats, à leur poids et à leur âge. Le mettre à jeun les heures précédant l’intervention est fortement recommandé. Cela limite les vomissements et les risques de fausse route.
Dernière mise à jour Meilleure-Note.com le 18 novembre 2024